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Recruter dans l’ESS : quels sont les conseils à suivre ?

Vous êtes un professionnel des ressources humaines et vous travaillez dans l’Économie Sociale et Solidaire ? Vous recrutez régulièrement des talents et souhaitez savoir comment attirer plus de candidats répondant à vos recherches ?

Dans cet article, nous allons faire un tour d’horizon de la perception de l’ESS par les cadres français afin de mieux structurer vos offres d’emploi et votre processus de recrutement en fonction des attentes des candidats pour mieux les attirer.

Comment est perçu le secteur de l’ESS par les candidats ?

Un secteur dynamique

Le ministère de l’économie indique que l’Economie Sociale et Solidaire génère 10% du PIB français et représente 14% de l’emploi privé (economie.gouv.fr). Des chiffres que l’on peut compléter, en soulignant le réel dynamisme en termes de création d’emploi cadre : 95 800 postes supplémentaires entre juin 2020 et juin 2021 soit une augmentation de 4,7% (ess-france.org).

Si le recrutement dans l’ESS est principalement porté par le milieu associatif, l’ensemble de la filière se porte bien, notamment en Bretagne où les coopératives jouent un rôle central. En effet, la région est considérée comme une terre de l’ESS avec pas moins 13 000 établissements et 149 900 salariés (ess-france.org).

L’ESS possède donc un véritable dynamisme à mettre en avant pour les recruteurs, à l’heure où plus de 80% des entreprises sociales se disent « en croissance ». Et qui dit dynamique de croissance, dit de nombreuses opportunités pour les candidats !

Un secteur aux conditions de travail difficiles

Si l’ESS est perçu comme un secteur dynamique, une autre image lui colle régulièrement à la peau : celle de postes et d’emplois aux conditions de travail difficiles. Entre mythes et réalités, intéressons nous aux 3 freins les plus mis avant par les candidats :

L’un des points les plus récurrents concerne le manque de sécurité quant au fait de s’engager dans l’Économie Sociale et Solidaire, caractérisé par un volume important d’offres en CDD. En effet, les offres d’emplois notamment de cadres y sont plus précaires et ont des salaires moins élevés.

Ce constat peut s’expliquer par le financement des associations, poumon de l’ESS, qui dépend majoritairement de subventions ou de mécénats et dont la pérennité n’est jamais assurée. Une contrainte financière qui les pousse à privilégier des emplois courts et pouvant être plus facilement rompus au besoin.

Notons cependant que de plus en plus d’associations cherchent à diversifier leurs sources de revenus pour réduire leur dépendance aux subventions. Une dynamique nécessaire qui a de quoi rassurer quant à l’évolution des futures offres d’emploi proposées. De plus, ce constat ne s’applique pas réellement aux coopératives ou aux mutuelles, dont les volumes de contrats CDD rejoignent les moyennes nationales tous secteurs confondus.

La deuxième crainte quant au fait de s’engager dans l’ESS réside dans l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. En effet, alors que ce critère est devenu central pour beaucoup de français, l’Économie Sociale et Solidaire continue d’avoir l’image d’un secteur où les amplitudes horaires sont extrêmement larges.

Mais sur ce point, difficile de définir une vérité générale, tant la question reste propre à chaque entité… et à chaque salarié ! La nature même de l’ESS repose sur une adhésion aux valeurs et au projet porté par sa structure, résultant pour certains à l’exercice d’un « métier-passion » pour lequel ils ne comptent pas leurs heures.

La question de l’équilibre vie privée et vie professionnelle étant un véritable enjeu en termes de recrutement, les progrès en la matière restent cependant nombreux. Et une étude menée par BCG-Ipsos montre que près de 70% des salariés de l’ESS sont satisfaits de cet équilibre sur leur poste actuel (source). Gageons que cela tend plutôt à démontrer d’une idée reçue que d’une réalité bien établie…

Le troisième point soulevé est plus factuel, puisqu’il concerne les rémunérations proposées par les acteurs de l’Économie Sociale et Solidaires en comparaison avec le reste des entreprises privées. Il s’agit du point le plus récurrent, avec une forte appréhension de la part des cadres, notamment en milieu de carrière.

Les chiffres disponibles sur le sujet confirment ce ressenti. L’APEC indique que le salaire annuel brut médian d’une cadre de l’ESS est inférieur de 3k€ par rapport à une cadre hors ESS. Une réalité qui ne peut être niée, d’autant qu’elle est partagée par les salariés déjà en poste dans l’ESS : 53% d’entre eux déclarent ne pas être satisfaits de leur rémunération selon le site Primeum.

Mais à nouveau, il convient de nuancer ces statistiques qui mettent toutes les structures dans un même panier. Des divergences fortes existent entre les rémunérations dans les coopératives, mutuelles et fondations versus celles proposées dans les associations. De plus, le secteur d’activité dans lequel évolue la structure est également un élément important, certains secteurs comme l’agroalimentaire ou le médical pouvant proposer des rémunérations plus attractives dans l’ESS que dans les entreprises privées classiques. Enfin, gardons en tête que la rémunération est jugée comme un critère « essentiel » par seulement 7% des salariés de l’ESS.

Comme nous venons de le voir, l’Économie Sociale et Solidaire est un secteur dynamique, capable de proposer de belles opportunités. Cependant la perception du secteur reste contrastée du fait de conditions de travail jugées, justement ou injustement, compliquées. Pourtant, l’ESS devient progressivement un secteur qui attire de plus en plus. Tour d’horizon des éléments à valoriser pour bien recruter dans le secteur de l’ESS.


“n’hésitez surtout pas à mettre en avant vos valeurs, votre organisation interne, et surtout la vocation sociétale de votre entité dans vos offres d’emploi. »


Des structures qui ont du sens, axées sur l’humain et l’utilité sociale

La quête de sens au travail est l’un des grands sujets RH de ces dernières années. Si les contours de cette problématique nouvelle sont assez larges, certains aspects reviennent régulièrement dans les études sur le sujet : la compréhension par le salarié du pourquoi et de la finalité des missions qui lui sont confiées, l’alignement entre les valeurs personnelles et celles portées par l’entreprise, ou encore le sentiment d’utilité envers la société.

Cette volonté d’avoir une action positive est notamment très présente chez les jeunes générations, qui cherchent à éviter les « bullshit jobs ». Mais il serait cependant faux de penser qu’elle se limite à une tranche 18-35 ans. En effet, selon une étude menée par l’APEC en 2021, 94% des cadres français jugeaient important d’exercer un métier qui a du sens.

Une observation plus globale donc, et une véritable aubaine pour le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire qui possède de réels atouts à faire valoir dans ce contexte. Sa vocation d’utilité sociale tout d’abord, avec des métiers qui tendent à accompagner des personnes en situation difficile, à lutter contre les inégalités ou à contribuer au développement durable. Mais aussi des modes de gouvernance plus participatifs, où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice.

Notre conseil aux recruteurs : n’hésitez surtout pas à mettre en avant vos valeurs, votre organisation interne, et surtout la vocation sociétale de votre entité dans vos offres d’emploi. Un travail sur la marque-employeur peut également être réalisé pour mieux valoriser vos atouts et vous aider à mieux recruter dans l’ESS.

Des postes bien plus variés qu’on ne le pense !

Quand on pense à l’Économie Sociale et Solidaire, on imagine tout de suite des postes dans la santé ou le social. Mais en réalité, l’ESS couvre un nombre de secteurs d’activité extrêmement varié. Il est ainsi parfaitement possible d’y travailler tout en ayant un profil technique type ingénieur, ou même un profil business type commercial ou financier. Certains de ces profils sont même particulièrement recherchés ! De plus, beaucoup de structures dans le secteur de l’ESS ont un véritable besoin de se moderniser. Le secteur bouge, les besoins évoluent, et les profils capables de prendre des initiatives et d’innover peuvent véritablement apporter un plus.

Notre conseil aux recruteurs : beaucoup de cadres n’ont pas conscience de la variété que présente l’ESS. Dans vos annonces et vos entretiens, partagez vos enjeux et les défis qui vous attendent demain pour donner une image de structure qui regarde vers l’avant. Et n’hésitez pas à vous projeter sur des profils qui transgressent. Entrepreneurs, personnes habituées aux start-ups ou personnalités créatives sont autant de profils qui peuvent apporter une vraie valeur ajoutée.

recruter dans l'ESS

Un secteur où les salariés se sentent bien

Malgré certaines idées autour des conditions de travail, il est bon de rappeler que la majorité des salariés du secteur sont satisfaits de leur choix. Selon une étude BCG-Ipsos, près de 95% des salariés de l’ESS estiment avoir un impact positif sur la société et 85% disent avoir des missions intéressantes et en phase avec leurs valeurs. Des statistiques très supérieures à la majorité des secteurs d’activité. Par ailleurs, concernant les salariés souhaitant prochainement quitter leur structure, 56% d’entre eux se tourneraient de nouveau vers l’ESS. Signe que le secteur attire et sait fidéliser !

Notre conseil aux recruteurs : de nombreuses personnes qui candidatent dans l’ESS sont à la recherche d’un épanouissement personnel. Soyez proactif sur le sujet et démontrez vos résultats en la matière : réalisez des interviews vidéo de vos salariés, faites une enquête interne sur la QVT… les différents feedbacks de vos salariés pourront en plus vous être utiles pour auditer et améliorer votre stratégie RH.

Vous souhaitez faire appel à un cabinet expert du recrutement en ESS ?

Depuis 20 ans, Abaka conseille de nombreux acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire sur leurs recrutements de cadres et de dirigeants. Notre équipe de consultants dédiés à ce secteur accompagnent des projets de recrutement variés et évaluent avec finesse les candidatures pour un développement durable des organisations.

Vous souhaitez recruter dans l’ESS et ressentez le besoin d’un accompagnement ? N’hésitez pas à nous contacter, nous vous aiderons à élaborer votre besoin de recrutement et nous vous accompagnerons dans la recherche et l’analyse des compétences clés pour servir votre organisation.

 

 

 

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