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La QVCT : Un levier de performance pour les entreprises

La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est devenue un enjeu majeur pour les entreprises. Cette démarche globale implique l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise et constitue un levier de performance non négligeable pour celles qui souhaitent faire de leurs ressources humaines un levier de leur croissance.

À l’occasion de la semaine de la QVCT, Louise PHILIPPE, notre experte en Conseil RH vous décrypte la qualité de vie et des conditions de travail. Entre définition, facteurs clés de succès de la démarche et étude de cas concret, découvrez tout ce que vous devez savoir sur la QVCT.

 

Les fondements de la QVCT

De la QVT à la QVCT

L’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail définit la QVCT comme une démarche collective dont l’ambition est d’améliorer le travail pour développer la santé des collaborateurs et contribuer à la performance globale de l’entreprise.

Introduit en 2013 par l’Accord National Interprofessionnel (ANI), la qualité de vie au travail (QVT) est depuis 2020 remplacée par la QVCT. Ce nouvel acronyme intègre en plus les conditions de travail et souligne la responsabilité des employeurs quant aux risques pour la santé et la sécurité des collaborateurs.

La QVCT regroupe 6 grandes thématiques interconnectées :

Du fait de ses nombreux champs d’action, la QVCT est une véritable politique globale qui nécessite l’implication de toutes les parties prenantes de l’entreprise et donc leur donne la possibilité de s’exprimer et de participer à l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail.

Louise PHILIPPE, explique : « Comme l’indique cette définition, la QVCT est loin d’être une série d’artifices destinée à faire plaisir aux salariés à court terme. Les dirigeants doivent bien prendre conscience qu’agir sur la qualité de vie et des conditions de travail est une politique globale et de long terme. Elle est complémentaire de la stratégie de l’entreprise et favorise la création d’un collectif équilibré et engagé pour mettre en œuvre cette stratégie. »

 

Les bénéfices de la QVCT

La mise en place d’une démarche QVCT offre de nombreux avantages pour les entreprises et leurs collaborateurs. Voici les 3 principaux bénéfices :

Productivité accrue : D’après les résultats d’une étude conduite par le MIT et Harvard en 2017, les salariés heureux sont deux fois moins malades, six fois moins absents, 31% plus productifs et 55% plus créatifs. Ainsi, cette corrélation entre le bien-être au travail et performances globales démontre l’impact positif de la QVCT sur la productivité des collaborateurs.

Réduction de l’absentéisme et préventions des risques psychosociaux : Une démarche QVCT permet notamment de prévenir les risques psychosociaux qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale et physique des collaborateurs, entrainant parfois une absence plus ou moins longue. En favorisant un environnement de travail sain et sécurisé, les entreprises facilitent l’engagement des collaborateurs et améliore leur expérience.

Développement de la marque employeur : En offrant un environnement de travail attractif et en veillant au bien-être de ses collaborateurs, l’entreprise se positionne comme un employeur de choix, capable d’attirer les meilleurs talents et de les fidéliser. Les collaborateurs sont alors plus enclins à rester dans l’entreprise, réduisant ainsi le taux de turnover et les coûts liés au recrutement. La QVCT devient ainsi un élément fondateur de la marque employeur et renforce la réputation de l’entreprise sur le marché du recrutement.

 

Louise PHILIPPE conclut : « La QVCT concerne toutes les parties prenantes de l’entreprise et est destinée à accroître le bien-être et donc la santé des collaborateurs, leur engagement et leur fidélisation. En ce sens, la politique QVCT est également un élément fondateur de la marque employeur. »

 

Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) en entreprise

 

Comment élaborer une démarche QVCT ?

Les étapes clés

La QVCT est une démarche d’amélioration continue, car elle s’inscrit dans le temps. Elle nécessite une gestion de projet structurée et une méthodologie en plusieurs étapes.

Louise PHILIPPE explique : « Il s’agit dans un premier temps de mesurer le positionnement de l’entreprise sur chacune des 6 thématiques. Pour cela, on va s’appuyer sur des données quantitatives disponibles dans l’entreprise (par exemple le taux d’absentéisme) et sur des données qualitatives que l’on va obtenir auprès des salariés par le moyen d’une enquête interne.

Cette étape est très importante et elle constitue le premier niveau de mobilisation. Grâce à un questionnement ciblé, nous allons pouvoir interroger plusieurs items clés :

Ensuite, lorsque ces données sont obtenues et les indicateurs construits, il est nécessaire de prévoir une restitution des résultats notamment avec les salariés pour les informer des enjeux de l’entreprise et les rendre acteurs de la démarche.

Puis, en fonction de la taille de l’entreprise, il peut être utile de créer des groupes de travail participatifs dont l’objectif sera de réfléchir aux actions à mettre en place dans l’entreprise pour apporter des réponses aux enjeux identifiés. Un plan d’action matriciel peut ainsi être construit par thématique et/ou par niveau d’intervention, de la direction, aux managers et aux collaborateurs. »

 

Les facteurs clés de succès de la démarche

Les facteurs clés de succès de la démarche sont de plusieurs ordres :

Un plan d’action qui concerne tous les salariés de l’entreprise: pour assurer le succès de cette démarche, il est nécessaire de concevoir un plan d’action inclusif impliquant l’ensemble des collaborateurs.

L’implication des dirigeants dans la démarche : Les dirigeants doivent prendre conscience que c’est leur sujet et pas seulement celui de la DRH, leur implication très importante pour favoriser le développer d’une culture du bien-être dans l’entreprise.

Une communication transparente: Pour faciliter l’engagement de l’ensemble des collaborateurs, il est important de communiquer de façon transparente sur les points forts et les points faibles de l’entreprise et l’atteinte des objectifs fixés.

Une démarche évolutive de test & learn: La QVCT est une démarche de long terme et s’inscrit dans un processus d’amélioration continue. Elle doit être flexible et permettre l’expérimentation. Les actions qui fonctionnent doivent être conservées et les ajustements doivent être apportés en fonction des résultats obtenus.

Un suivi des indicateurs dans le temps: Il est crucial de suivre les indicateurs de manière régulière pour évaluer les progrès de l’entreprise sur les éléments critiques identifiés. Cela permet de mesurer l’efficacité des actions mises en place et d’apporter les ajustements nécessaires.

Le recours à un cabinet extérieur: L’expertise d’un cabinet de conseil en ressources humaines peut faciliter la démarche QVCT en apportant un regard neutre et des méthodologies éprouvées.

 

L’Association National de DRH indique également certaines « actions efficaces » en faveur de la QVCT :

Un mémo sur la QVCT est également consultable sur leur site internet pour en apprendre davantage.

 

Louise PHILIPPE conclut : « La QVCT est donc un outil de long terme destiné à toutes les entreprises qui veulent faire de leurs ressources humaines un levier de croissance»

 

Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) en entreprise

 

Étude de cas : Conseil RH

Louise PHILIPPE accompagne actuellement une entreprise de 90 personnes dans le domaine de l’édition de logiciels. Il s’agit d’une entreprise familiale qui s’est développée par croissance organique et puis par croissance externe. Aujourd’hui, l’entreprise arrive à un stade où elle a besoin de se structurer et fait face à plusieurs difficultés, notamment à une augmentation du turnover et à des difficultés pour recruter sur un marché en tension.

« A la suite de la semaine de la QVCT, l’entreprise nous a questionnés sur la manière de mettre en place une démarche QVCT dans l’entreprise. Grâce à une collaboration basée sur une approche conseil, notre rôle de Conseil RH est de faciliter et d’accompagner les dirigeants dans l’analyse de leurs enjeux, le déploiement du dispositif et les conditions de pérennisation dans l’entreprise.

Dans un premier temps, nous avons donc décidé de questionner les salariés sur leur rapport au travail dans l’entreprise, sur leur niveau d’engagement et sur leurs facteurs de motivation.

L’analyse des résultats a mis en évidence plusieurs points :

En revanche, la communication managériale et l’accompagnement du développement des compétences et de la carrière dans l’entreprise ont été pointés comme des points faibles.

En réponse à cela, nous avons donc proposé un plan d’action autour de 3 piliers :

Cette démarche a été le point d’ancrage d’une stratégie de marque employeur que nous allons maintenant travailler avec eux. »